[Goûterie culturelle] Lastman, l'œuvre temporelle de cette génération ?

Oui, c'est lâché. On pourrait croire que ce titre n'a pour vocation que de racoler le chaland en surfant sur la hype entourant actuellement Lastman et son tome 7, mais rassurez-vous, il n'en est rien. Asseyez-vous, servez-vous une petite tisane (ou un verre d'alcool fort si vous êtes majeur/un vrai bonhomme/dépendant) et savourez ma petite analyse de la série hybride qui monte.

Pro tips : plutôt que de dire "Roh c'est long, je préfère mater une vidéo de Cyprien ou Squeezie" et vous attirer le mépris de vos ancêtres, mettez l'article en marque-page ou utilisez Pocket pour reprendre votre lecture pour le lire en plusieurs fois, il est découpé pour ça.

Passé composé

Richard Aldana au début de Lastman : la figure même du FILF roublard
Avant ce septième tome, Lastman c'était six petits météores propulsés à une vitesse surhumaine par un trio qui a su ne faire qu'un pour proposer une œuvre parfaitement adaptée aux exigences de notre époque.

Si Lastman plaît tant, c'est parce que ses auteurs sont au diapason de l'évolution des standards de l'Entertainment en général, le tout sans jamais oublier ce qu'ils doivent aux monuments de leurs médiums préférés.

Exigences de rythme, avec un rythme de parution effréné afin de satisfaire la boulimie d'un lectorat jeune qui s'est peu à peu habitué à une fréquence de publication trimestrielle (voire bimestrielle) de ses bandes dessinées japonaises préférées.

Exigences de format, matérialisées par une maquette "hybride", elle aussi affutée pour rivaliser avec la concurrence nippone par son prix modique (12,50 € pour l'édition classique et 18,95 € pour l'édition collector) et son apparence compacte particulièrement racée.

Exigences qualitatives enfin, résultant de l'expertise éprouvée du trio d'auteurs dans le domaine de la narration (plusieurs récompenses du milieu et des lecteurs pour leurs projets plus ou moins solo avant leur sacre commun à Angoulême cette année) et dans celui de la consommation de pop-culture : en bons enfants des 80's, ce sont eux les bébés zappeurs que cette chère Ségolène Royal redoutait tant de voir grandir.
Chaînon manquant ou nouveau stade de l'évolution ?
Si Lastman plaît tant, c'est parce que ses auteurs sont au diapason de l'évolution des standards de l'Entertainment en général, le tout sans jamais oublier ce qu'ils doivent aux monuments de leurs médiums préférés.

C'est pour ça que lire la série donne parfois l'impression de découvrir de nouvelles saveurs tout en réveillant plusieurs souvenirs gustatifs en même temps.
Enfin, ça c'est pour les lecteurs plus âgés, mais je suis sûr que même chez les plus jeunes, une sorte de réminiscence génétique permet d'apprécier ce que le cool fut, parfois bien longtemps avant leur naissance.

Présent plus que parfait

Richard Aldana dans le tome 7 : l'âge et la vie n'ont pas été tendres avec notre héros
Parlons maintenant de l'actualité et de ce fameux septième tome qui semble mettre tout le monde d'accord.
Chez Marvel, la série aurait sûrement été relaunchée avec un sigle "All New" devant le titre, tant Lastman réussit à se renouveler avec ce nouveau cycle.
Découvrez Lastman 7 

Je ne vais donc pas paraphraser les autres sites l'ayant chroniqué en vantant ses mérites graphiques, car il est clair que la symbiose entre Bastien Vivès/Michael Sanlaville au dessin et Yves "Balak" Bigerel au découpage vient d'entrer dans une nouvelle dimension leur permettant de nous rendre peut-être leur meilleur travail à ce jour.

Je ne m'attarderai pas non plus sur les dialogues finement ciselés dont John McTiernan ou Audiard père ne renieraient pas la filiation.

Je ne vais pas non plus m'engager dans un énième encensement du scénario emmenant le lecteur en des contrées narratives plus profondes où la lumière se fait plus rare certes, mais dont le terreau semble bien riche et fertile…

Niveau histoire, ce tome 7 se déroule une décennie après les tragiques événements de la fin du tome précédent Spoilers tome 6 (click here). Richard Aldana croupit en prison tandis que tout va à vau-l'eau dans le royaume sous les ordres d'un monarque qui, à défaut de voir la Vierge, voit souvent rouge lors de crises d'autorité despotiques.



Un semblant d'ordre est tout de même maintenu grâce aux efforts d'Élorna, qui a bien grandi de partout depuis et a intégré la Garde Royale avec son fiancé (et futur époux) sous les ordres de son meurtrier de père.  Enfin, ça c'était avant qu'un ordre dément du roi et l'évasion de notre Richard national ne précipite tout ce beau monde dans une course poursuite effrénée jusqu'aux routes toujours aussi mal famées de Nilipolis.

Nouveaux personnages, nouvelles apparences et psychologies pour nos anciens héros, nouveau statut quo, nouvelle intrigue... Si on avait été chez Marvel, la série aurait sûrement été relaunchée avec un sigle "All New" devant le titre, tant Lastman réussit à se renouveler avec ce nouveau cycle. Un retour gagnant donc qui n'augure que du meilleur pour la suite, listée pour l'instant en janvier 2016 chez Skynet Amazon.

En numérologie, le chiffre 7 que l'on peut tripler ici, rapport au nombre d'auteurs, symbolise l'absolu (comme le chef-d'œuvre que constitue ce tome) , la chance (que nous avons de l'avoir entre nos mains après une si courte séparation) mais également la solitude (celle que ressentent nos personnages). Tuerie prévisible donc.

"Futur" antérieur

Richard Aldana jeune dans le jeu et le dessin animé : un sympathique douchebag
Lien permanentL'avenir de Lastman c'est bien évidemment les prochains tomes de la BD, mais aussi un jeu de combat sur consoles et PC ainsi qu'une série animée. Ce développement vers d'autres supports s'inscrit dans une démarche transmedia allant bien plus loin que de "simples" adaptations des événements déjà exploités dans la bande dessinée.


Il s'agit ici de permettre aux fans de s'imprégner un peu plus de l'univers riche dans lequel évoluent leurs personnages préférés comme précédemment avec la publication de Sexy Sirène, un magazine coquin que lisent les vrais bonhommes qui mangent du bois dans la BD.
LASTFIGHT, car tel est son nom, est développé par Piranaking, le studio monté pour l'occasion en 2014 avec une équipe partageant la même vision artistique que nos 3 auteurs avec des noms bien connus des initiés comme 2080 ou Khao. Nous pourrons donc bientôt, tout comme le petit Adrian dans le tome 4, doser le vrai faux jeu à licence basé sur l'image de Richard Aldana et de son pote Duke à l'époque où ils étaient des stars de la FFFC, la ligue de Free Fight locale. Le jeu du jeu sur les personnages de la BD dans la BD… Total Inception ! LASTFIGHT sera un Powerstone-like jouable jusqu'à 4 joueurs prévu sur Playstation 4, Wii U, Xbox One et sur Steam. Il est idéalement prévu pour fin 2015 et a déjà pu se faire tripoter les boutons lors de quelques rassemblements autour du jeu vidéo comme le Stunfest ou la Gamescom.


Toujours dans l'exploration du passé de notre gros bras au grand cœur, la prochaine étape après le jeu vidéo sera une série animée comblant plus précisément les zones d'ombres entourant son ascension vers la gloire et sa descente aux enfers (et vers la Vallée des Rois).

Un réel complément animé donc qui se devait de réunir une dream team, ici aussi proche de l'esprit recherché par les créateurs de la série. C'est donc naturellement que via l'entremise de leur éditeur, le sémillant Didier Borg toujours à l'écoute des besoins de ses auteurs, que le prodige de l'animation Jérémie Périn (Le clip démentiel de Truckers Delight, entre autres...) et son co-scénariste préféré, Laurent Sarfati, se joignirent à l'aventure Lastman.
La diffusion du dessin animé est pour l'instant prévue sur France 4 (qui mérite chaque année toujours plus les sousous de nos redevances télé) pour "2016" sans plus de précision. Le show devrait nous proposer 26 épisodes de 13 minutes chacun dans un ton mature mais divertissant proche de celui de la BD.
En regardant tout ce qui a été fait autour du titre et ce qui se prépare encore, j'ai envie de dire que nous vivons une bien belle époque mes amis, si on excepte le drame des migrants, les crises économiques, les catastrophes climatiques, les chinois…
Bref, lisez/jouez/regardez Lastman, ça contribuera à mieux faire passer la pilule.

"Je ne suis ni Sanlaville, ni Vivès, ni Bigerel, mon nom est SanVivErel !"
Les auteurs de Lastman nous offrent la première fusion à trois. Trop fortiches !
Allez, je vous laisse sur le trailer du jeu, on se revoit très vite pour la seconde partie de mon dossier sur la nouvelle politique d'animation de Disney Channel !



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