La nouvelle french touch du jeu vidéo. Part 3 : Remember me + analyses

Cet article est la dernière partie d'un ensemble de trois,  j'ai procédé à ce découpage afin de vous faciliter sa lecture.

-Remember me :

Présenté timidement il y a plusieurs mois de cela sous le nom de projet "Adrift" ("à la dérive" dans la langue de Barney Stinson), le jeu du studio parisien Dontnod a signé lors de la dernière Gamescom un retour remarqué avec de nombreux médias et un éditeur dans la foulée, et pas des moindres, Capcom. Je ne vais pas m'épancher sur le passif du projet et de l'exclusivité abandonnée par Sony (pour des raisons plus conjoncturelle que par choix affectif), mais j'ai envie de dire "bien joué messieurs de chez Capcom". Bien sûr, je ne m'avancerai pas en disant qu'ils ont décroché un jeu qui marquera l'histoire vidéo ludique (je suis trop lâche prudent  pour cela). Ce que je salue, c'est le fait d'avoir donné la possibilité à un projet en gestation depuis un petit moment (2007) de voir le jour, après à Dontnod de transformer l'essai. Mais présentons un peu de l'essai en question :

Peu de temps après un remake particulièrement bullshiteux de Total recall, je comprendrai ceux parmi vous qui auront serré les fesses à la fin de la vidéo par méfiance de l'objet qu'on tente de leur insérer. Mais avouez que le concept, encore une fois, sort des sentiers battus. Après, de l'aveu même des parents du jeu, il a fallu faire des choix et rester humble face au reste de la production (et aux réactions potentielles des joueurs sûrement). Il n'y aura pas un éventail ahurissant de choix moraux ni d'embranchements scénaristiques sinueux dans Remember me. Et alors ? Il n'y en avait pas dans les classiques du jeu vidéo sur lesquels les plus vieux d'entre nous se sont aiguisés les pouces.

Aleksi Briclot
Ce qu'il y avait en revanche, c'était de la passion et de l'inspiration, deux qualités dont les gars de Dontnod ne semblent pas manquer, à commencer par leur illustrateur, Aleksi Briclot (Spawn les architectes de la peur, illustrations pour les cartes Magic…).
Il aura su nous bâtir une ville de Paris futuriste, oppressante dans sa grandeur et par ses gênantes réalités. Ses réalités, c'est la digitalisation et la chosification des souvenirs : votre mémoire peut-être échangée grâce à Memoreyes, l'entreprise dominant la scène économique en 2084.

La mémoire devient un bien comme un autre et peut-être de ce fait volée ou ré-agencée. Ces interactions, éthiquement discutables, sont réalisées par des chasseurs de mémoire, Nilin, l'héroïne que les joueurs incarneront, fait partie de l'élite de ce corps.


"Le clou qui dépasse se fait taper sur la tête". Une énième fois, cet adage se vérifie : à être trop bonne (je parle de ses capacités, pas de sa plastique…quoique…), Nilin finit par effrayer Memoreyes qui lui appliquera le même traitement qu'à ses cibles habituelles. C'est donc dans la peau d'une femme amnésique et passablement énervée de s'être fait poignarder dans le dos que nous débuteront le thriller mémoriel Remember me. La ligne directrice du jeu sera la récupération de la mémoire de Nilin et pour ce faire il va falloir casser pas mal de bouches grâce aux capacités martiales de Nilin, mais surtout grâce à sa capacité à pénétrer dans la tête des PNJ et à pouvoir remixer leurs souvenirs.
Illustration tout de suite avec une vidéo de gameplay :
Wait and see...

Etat des lieux :
Watch Dogs Chez Ubisoft (studios de Montréal) est prévu pour 2013 (sans date fixe) sur PC et  sur les consoles Sony et Microsoft.

Beyond : Two souls Chez Quantic Dream n'a pas encore de date de sortie officielle et sera exclusif à la PS3.

Remember Me Chez Dontnod est prévu sur PS3, Xbox360 et PC pour mai 2013.


"En France on n'a pas de pétrole, mais on a des idées !"


Derrière cette citation forte en chauvinisme se cache une certaine vérité, pas propre aux descendants des gaulois, mais propre aux passionnés qui ont des idées à revendre et ce, peu importe les moyens qui leurs sont octroyés. Les trois jeux présentés ne sont pas simplement des jeux estampillés NF ou plutôt "Le-game", ce sont des jeux d'esprits en ébulitions, nourris par une multiplicité d'œuvres culturelles issues d'un métissage de consommation.

C'est ce fait qui ramène à une caractéristique dont la France peut être fière : l'accès à la culture. Cet accès qui permet un contact basique avec la culture via l'éducation nationale et des mesures et infrastructures publiques est comme la braise qui, si elle est attisée dans l'âtre de notre esprit, donnera naissance à un feu créatif qui bénéficiera à tous. Hugo et Carey dans leur logique de "don contre don", stipulent que l'auteur est redevable à la société de son invention car c'est elle qui lui a donné les "armes" pour créer (après ils partent dans un délire autour de la restitution à la collectivité de cet emprunt qui dérange un peu mon côté de sale libéral). 

To Be Continued…

oui, je m'arrête comme ça, brusquement, parce que ça commence à faire long, même si vous lisez par à-coups. Je vous proposerai la suite du dossier dans les prochaines semaines à l'occasion de la sortie d'un jeu qui fait battre mon cœur depuis des mois : Dishonored. En attendant, merci de m'avoir lu. Ce sera avec plaisir que je débattrai avec vous.


P.S : Les fanarts présents dans cet article ne sont pas encore terminés et celui de Remember me est un peu trop chaud pour un article grand public. Les versions finales seront dévoilées à 100 fans sur ma page Facebook (Pour le fanart de Remember me ce sera un lien de téléchargement direct et gratuit dans le format de votre choix).

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