Bomba latina!

Un, Dos Très Quatro Rumba Si...
Non, bien que son titre soit quelque peu évocateur et que certains d'entre vous connaissent mon goût prononcé pour les courbes latines, ce post ne traitera pas des fabuleuses dispositions anatomiques de nos chères beautés épicées...enfin, pas exactement. Il sera ici question d'une facette de la culture latine qui ne nous échappe que trop, nourris que nous sommes des clichés véhiculés par les vecteurs culturels de notre société.



Warning!!!

Comme vous le pressentez je vais laisser vagabonder librement ma plume numérique autour d'un sujet ne suscitant surement pas l'engouement général, donc si lire ma prose ne vous tente guère, je vous invite à vous rendre à la toute fin de l'article, il s'y trouve la version finale et colorisée de ce dessin.


Ne me traitez pas de pervers trop hâtivement, si vous lisez l'article jusqu'au bout, vous saurez de quoi il en ressort réellement



Orgueils et préjugés (et Tacos)
Ainsi, si je vous parlais tout de suite de l'Amérique latine, je suis prêt à parier (pas la peine de tricher, les os de poulet me le diront) que vous penseriez tout de suite à des nymphettes aux postérieurs rebondis, au football et à une insécurité défiant toute concurrence...Vous n'auriez pas tort, mais vous oublieriez un élément qui vaut son pesant de fajitas, la bande dessinée.
En effet, même si nous avons tendance à l'occulter, un nombre assez important de bandes dessinées et d'auteurs de talent de ces charmantes contrées ont su imposer leur empreinte à travers le monde, je ne citerai que les plus célèbres:

-Mafalda de Quino pour le côté comique-bon enfant à la naïveté toute feinte.


"La vérité sort de la bouche des enfants!" Michael Jackson, habitant de la zone 51



-Carne Argentina du collectif La Productora et Gemelos de Galandon et Benevento pour la dimension engagée (d'ailleurs vous pouvez commander la BD sur un site de commerce équitable: http://www.boutique-artisans-du-monde.com/bd-carne-argentina.html)


-Mais aussi Boogie El aceitoso de Roberto Fontanarrosa en bon représentant de l'humour noir et des productions décalées et décomplexées que l'on peut trouver sous ces latitudes, et en particulier en Argentine.


L’œuvre originale(dont je n'ai hélas pas trouvé de traduction)





L'adaptation animée sortie l'année dernière dont de bonne versions Vostfr/Vosta circulent sur la toile, je ne saurais que trop vous la conseiller(si vous n'avez pas peur de la misogynie et du cynisme à hautes doses




L'El Dorado
C'est justement la dernière catégorie évoquée qui est à l'origine de ce post revendicateur, car je viens de faire l'acquisition "peu chère" de quasiment toute la série des Cybersix au cours liquidation du stock d'une bouquinerie. Je ne vous dis pas ma joie lorsque durant mon périple de chineur bédéphile, mes yeux, fatigués et altérés par les couches de poussières soulevées par le déplacement de reliques du neuvième art, se sont posés sur la tranche une rangée de livres, tous frappés du sigle "cybersix". A peine remis de mes émotions, une autre décharge manquait de me faire défaillir: la quasi totalité des tomes était présente en ces lieux! ô magnifique providence, ô joie indescriptible contenue de par mon flegme emprunté aux britishs, ces quelques instants suffirent pour me faire savoir que ma journée était gagnée.



"Y'a bon" Banania, grand ambassadeur des peuples noirs en occident


(Quoi, mes réactions sont démesurées pour de simples bouquins? Mais naaan!)
Pour résumer sans faire du Wikipédisme Cybersix est une BD argentine scénarisée par Carlos Trillo et dessinée par Carlos Meglia produite par Carlos Solis narrant les (més)aventures d'une expérience de laboratoire (Cybersix) qui réussit à échapper à son créateur un ex-Nazi (décidément il n'y a que ça en Amérique latine, je vais finir par remettre en question l'identité des vrais natifs de ces contrées si ça continue!).



Bon Aryen qu'il est, voici le "géniteur" de notre héroïne



La pauvre créature de sexe féminin réussira tant bien que mal à grandir dans la cité anxiogène de "Méridiana" en empruntant l'identité d'un petit garçon décédé. Cybersix grandira donc dans le franc esprit de travestissement si cher aux latinos (pardon, j'avais dit pas de clichés ).



Cybersix/Adrian Seidelman ou le drag King ultime


Cybersix grandira donc sous cette identité masculine, réussissant plus ou moins à dissimuler ses charmes bien féminins et plus que respectables, grâce à ce subterfuge elle obtiendra un poste d'enseignant et se liera d'amitié avec Lucas Amato. Hélas comme la vie n'est pas une boite de chocolat, notre chère "rate de laboratoire" devra gérer en plus de sa classe "turbulente", les sbires que son créateur lance à ses trousses ainsi que son obligation de devoir phagocyter ses semblables lâchés dans la nature. Cool isn't it?



Petit portrait de famille



CyberSix: (Anti)Héroine porte étendard du transformisme?
Comme SuperMan se déguise en Clark Kent, Cybersix est obligée de se travestir en Adrian Seidelman et non l'inverse, et que ses péripéties amoureuses sont également construites à la manière d'un love-triangle.


...Ouais, au début je voulais faire un dessin explicatif du principe de Love Triangle mais j'ai eu la flemme donc je vous propose à la place cette "triforce" tatouée sur le bas des reins d'une geekette inspirée


Mais les ressemblances avec l'enfant de Krypton le plus mal habillé du monde s'arrêtent là, l'univers de notre "héroïne" s'apparentant plus au Gothique Gotham de Batman et à la glauque et sombre Sin City: dans les rues de Méridian c'est la loi du plus fort et les pages de la bande dessinée regorgent de scènes décrivant les mœurs dépravées des habitants de la cité (drogue, sexe, violence).





Eh non, comme le souligne la bichromie de l’œuvre, la vie n'est pas rose dans la ville de Meridian City



Quatrième de couverture
Si on ajoute tous les éléments pré-cités un humour et un background tous aussi noir l'un que l'autre ainsi que des personnages désabusés ne sachant plus bien faire la distinction entre le bien et le mal, on obtient un cocktail explosif rated A for Awesome qui aura réussi à marquer mon jeune esprit des années auparavant et qui aura aujourd'hui encore, m'a fait immédiatement craquer de nouveau.



Une offre que l'on ne peut refuser

Commentaires

Articles les plus consultés